Après ma saison de guidage marquée en émotions halieutiques, je décolle vers de nouveaux horizons caribéens, sur l’île de St-Barth. Une totale découverte pour moi ! Bien que celle-ci soit davantage connue pour ses célébrités … 😉 elle peut également offrir d’agréables expériences tant par la découverte de sa faune que de sa flore. Je vous invite donc à suivre le récit de mon aventure dans ces nouvelles eaux !!
Dans un souci d’étique écologique et avec la conviction que ces pratiques sont l’avenir de la pêche de loisir, je souhaitais aborder ce territoire du bord, ou en kayak si nécessaire, au leurre et à la mouche, en « no-kill ». Ces approches sont celles que je pratique depuis toujours et sont celles qui, de mon point de vue, rendent la pêche la plus palpitante. De cette manière, je minimise aussi considérablement mon impact sur l’environnement.
Je suis parti sans aucune information spécifique, hormis celle qu’il y aurait les mêmes espèces de poissons qui me font tant aimer la pêche en Guadeloupe : tarpon, bonefish, snook, carangue et permit …
Lorsque l’on rêve de voir et de combattre ces mythiques poissons de sport, sur un territoire nouveau, d’autant plus en un laps de temps aussi court, l’idéal est sincèrement de prendre un guide de pêche professionnel. Pour ma part, je suis parti, entre autres, avec l’idée de tester mes capacités à analyser et comprendre la pêche ailleurs que sur une île que je connais par cœur !
Un travail cartographique minutieux à néanmoins été réalisé en amont, qui m’a permis de savoir que cette île est parsemée de réserves naturelles, certaines partielles, et d’autres totales.
Me voici donc arrivé à bon port après quelques péripéties. La compagnie que j’ai prise, sans vouloir citer de nom, est appelé ici «Air Peut-être» ! Et oui une demi-heure de retard sur un vol d’une heure et la possibilité de récupérer ma valise uniquement le lendemain, voilà un séjour qui commence fort. Cependant, cela est vite oublié car St Barth est une île magnifique, comme une version grandeur nature des Saintes : des eaux turquoises, des plages de sables blancs désertes en cette période, des iguanes et tortues de terre et des cabrits un peu partout dans les chemins, de hautes montagnes avec des vues imprenables sur les ilets, sur St Martin et des couchers de soleil à couper le souffle. Avec ces nombreux cactus, j’ai eu l’impression de me retrouver entre les Caraïbes et l’Arizona.
Le lendemain de mon arrivé j’ai enfin pu commencer ma quête des poissons. Je me suis vite aperçu qu’en plus des réserves, de nombreux accès à la côte sont interdits à tous public, et oui, de grandes propriétés, villas et hôtels bordent la côte. Cela ne m’a évidemment pas rendu la chose facile ! Deux jours de prospection sans pouvoir pêcher ont été nécessaires pour sélectionner les secteurs les plus intéressants. Je me suis également rendu à l’évidence que la pratique de la pêche à la mouche risquait d’être des plus compliquée, et ce, malgré mon fort attrait pour celle-ci. En effet, les conditions ont commencées à tourner au vent. L’exposition des spots avec des rafales en pleine face et des poissons généralement un peu trop éloignés, m’ont finalement fait choisir le leurre pour continuer ma quête.
Au bout du 3ème jour, en ayant essayé de réunir un maximum de paramètres nécessaires à la réussite halieutique de ce séjour, je repars, je l’avoue, à cet instant, légèrement défaitiste !
Je continu de tourner sur l’île lorsque, tout à coup alors que je m’apprêtais à continuer mon chemin, je vois du coin de l’œil, sans en être encore certain, une nageoire dépasser de l’eau. Je ne néglige pas ce court aperçu qui représente alors le seul réel indice de la présence de carnassiers. Je reste un moment à observer ce secteur. Au bout de quelques minutes, une chasse éclate en surface, je m’empresse de prendre ma canne et de me mettre en position. Le premier lancer sera suivi d’une violente touche en surface, d’une belle chandelle qui permit à ce tarpon de se décrocher. S’en suivit de belles déceptions avec plusieurs tarpons décrochés, jusqu’à finalement conclure cette session par plusieurs combats avec snooks, tarpons, petites carangues dos bleus et coursons.
Cette matinée a été déterminante pour les 2 jours et demi de pêche qu’il me restait. La confiance était revenue. Je suis bien sur retourné sur ce spot et en ai découvert 4 autres concluant!
J’ai terminé ce séjour par la prise de 5 tarpons de tailles comprises entre 1 mètre et 1 mètre 30. Un tarpon estimé à plus d’1m50 décroché. 5 snooks dont 4 entre 50 et 60 centimètres et un de 95cm.
Et quelques petites carangues. Pour ce qui est des flats à bones et permits, j’ai observé qu’ils sont très peu nombreux et plutôt présents en zone de réserve. J’ai aussi observé quelques petits requins et de nombreuses tortues de mer quasiment à chaque partie de pêche, et ce dans un cadre, il faut le dire, idyllique. De nombreux ilets et têtes de roches ajoutent un sacré charme au paysage !
Pour conclure, ce séjour fut pour moi une belle découverte et une mission réussie. Mon expérience de pêcheur et guide de pêche en Guadeloupe a été déterminante dans mes captures. En effet, la prospection d’un nouveau territoire de pêche nécessite de nombreux atouts, mais plus certainement un bon sens de l’observation et une connaissance accrue du milieu dans lequel évoluent les espèces ciblées. Il est important de pouvoir s’adapter et adapter sa pêche aux conditions climatiques en perpétuels changement, sans quoi, on risque bien de s’y casser les dents … !
Le détail de mon voyage ici en vidéo !!!
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