A peine rentré d’un voyage de pêche à St Barth, me voici parti cette fois-ci vers l’île de La DOMINIQUE.
Cette île, nommée Wai’tu kubuli, qui signifie « Son corps est grand », par les indiens « Kalinago » (premiers habitants de l’île) se situe au Sud des Saintes et est un mélange de cultures Créole, Anglo-saxonne et Amérindienne.
Etant avec ma doudou, ce voyage était surtout l’occasion de découvrir les trésors de cette île mais j’espérais évidemment en profiter pour prendre de beaux poissons, même si je n’avais que peu d’informations sur la pêche dans ces eaux. Une semaine de voyage c’est assez court, je me retrouve donc dans une position qui ressemble peut-être à celle que vous vivez avant de me contacter, le sentiment qu’un guide qui connait son affaire et qui peut me faire gagner un temps précieux, est quasi-indispensable.
Nous avons eu écho d’une île aux charmes simples et authentiques, de part ses agréables rencontres humaines mais aussi par son environnement et ses paysages caribéens formés de hautes montagnes, couvertes de forêt tropicales luxuriantes, traversées de magnifiques rivières, cascades et sources d’eaux chaudes. Un air de Basse-Terre ailleurs peut-être… ?
A peine sortis du débarcadère de Roseau, ville construite sur l’ancien village indien nommé Sairi, nous nous laissons envouter par le marché voisin aux senteurs d’épices, la musique, les maisons créoles et une atmosphère détendue !
Ensuite direction le nord, dans un village en bord de mer. Après un accueil à notre logement chaleureux, nous passons une demi-journée à visiter les alentours et à flâner sur la plage. Cela fait un moment que mes yeux sont rivés sur la mer, certainement une légère déformation professionnelle. Une dernière vue de notre balcon, un dernier traditionnel ti-punch accompagné d’un coucher de soleil à couper le souffle, et nous sommes fin prêts à aborder le lendemain… et à rêver de gros poissons !
Nous entamons avec enthousiasme notre périple 4X4, randonnées et pêche. La route nous offre de splendides paysages de montagnes tombants dans la mer, de côtes sauvages bordées de criques et d’embouchures de rivières. Lorsqu’on s’enfonce dans les sentiers, on s’abandonne sans peine à l’idée de marcher dans les pas de naufragés et autres aventuriers téméraires. Un parfum de « Pirates des Caraïbes », une sensation de côtoyer « Jack Sparrow » et ses acolytes, nous envahie !
La question essentielle pour moi, passionné, reste cependant … ET LA PECHE !??? Eh oui, qu’en ai-t-il, de cette île à la réputation d’une nature préservée, certainement pêchée depuis des dizaines de générations par les différents peuples qui y vivent.
Mes recherches en amont m’ont aidé à comprendre que la pêche serait certainement différente de celle à laquelle je m’adonne en Guadeloupe. En effet, l’archipel comporte 2 îles principales aux reliefs différents : l’une plutôt volcanique tandis que l’autre est calcaire. Cette variation géologique donnant naissance à des lagons, des surfaces de flats et de mangroves de tailles conséquentes. Ceci offre la possibilité de pêcher en wading, du bord et en kayak, dans une profondeur variant entre 40 cm et 10 mètres grand maximum, sur la quasi-totalité du territoire.
En revanche, à la Dominique, les plateaux côtiers tombent en majeure partie, à seulement quelques dizaines de mètres du bord. Une bonne partie de la côte est constamment exposée à la houle et au vent. J’imagine qu’il sera peut-être difficile pour moi de prendre du bord mes poissons de sport préférés (tarpon, snook, carangue).
Pour la seule journée destinée uniquement à la pêche, il m’a donc fallu élaborer un plan d’action et voilà ce qu’il en est ressorti :
« J’ai estimé la valeur halieutique des spots grâce à mon expérience et mes connaissances de la pêche en Guadeloupe. J’attaque en peignant 3 spots au leurre durant une demi-journée, sans la moindre touche. Arrivée sur le 4eme, je vois de petites chasses, quelques poissons fourrages jaillir, suivi de remous. Aucune nageoire ne perce la surface. La zone et le type de chasse me laisse imaginer la présence de snooks. Je monte ma canne, je fais moins de 10 lancers et la première touche, malheureusement sans suite, se fait sentir. Je change de leurre, je fais 2 lancers et là, bim, grosse touche, sanctionnée comme à mon habitude d’un puissant ferrage ! Le poisson est au bout, il prend du fil et fais sa première chandelle, je vois alors un snook de 6-7 livres bondir de l’eau ! Je gère le combat en esquivant les obstacles et fini par échouer ce beau spécimen à la robe jaunâtre. Mon premier snook Dominiquais ! Une petite photo et je lui rends la liberté. Je suis satisfait de cette prise qui me donne encore plus d’espoir pour la fin de cette journée.
A cet instant, j’ai donc prospecté l’ensemble des spots qui m’avaient paru intéressants à pêcher lors de mes précédentes balades. J’ai le choix de rester ici afin d’essayer de faire un deuxième poisson, ou de continuer à me balader afin de débusquer d’autres coins reculés.
Je choisis l’option numéro 2, qui, pour moi, explorateur amateur, reste la plus passionnante !
Et me voilà reparti à faire des kilomètres au compteur, à marcher à travers la savane avec pour seul allié une carte et un peu de sens de l’orientation.
S’en suivent 2 nouvelles trouvailles, et plusieurs poissons à la clé. Je fais ainsi une petite carangue hippo, décroche un snook estimé à 60 centimètres et en prends un de 6 livres. Je me fais également casser en bonne et due forme par un spécimen que je peine à identifier, de plus de 10 kilos !
Bilan de cette semaine :
Il n’est pas toujours facile d’allier pêche et voyage touristique, surtout sur une île aussi difficile à pêcher. D’autant que j’ai rencontré de nombreux obstacles à ma prospection. Entres autres, de nombreuses voies aboutissants sur des zones, tantôt impénétrables, tantôt impêchables ou simplement sans véritable valeur halieutique. Le plus important étant que j’ai abordé cette journée non pas en fonction des prévisions météo, mais en fonction du programme que nous nous étions fixé. Or, c’est un élément souvent déterminant à la réussite d’une session. En effet, les conditions météo étaient plus favorables à la fin du séjour et je suis persuadé que la pêche aurait été meilleure à ce moment là. Mon expertise de guide de pêche aura été indispensable pour faire ces quelques poissons. Il me faudra donc revenir plus longtemps pour espérer de meilleures prises.
Il n’en reste pas moins que sur ces terres mystérieuses, l’ambiance omniprésente est celle d’une époque presque révolue, où Ia beauté des paysages se prête véritablement aux amateurs de beaux clichés.
A la prochaine pour d’autres aventures halieutiques. A dan dot soley !!
Vidéo de cette session sur l’île de la Dominique :
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