TARPON, NOUVEAU RECORD PERSO !!!
1m65, mon nouveau « record » à la mouche !
Voici le récit de cette magnifique journée de pêche à la mouche en Guadeloupe :
Je viens d’arriver en pagayant sur le spot, je commence à pêcher au leurre afin de prospecter « large ». Premier lancer, je touche, fais sauter et décroche une belle élops (cousin du tarpon). Avec l’expérience, comme on a tendance à le dire dans la famille, quand tu touches un poisson au tout premier lancer, soit ça va être la seule touche de la journée, soit on va vivre une journée de « dingue ». Je continue de naviguer tout en pêchant lorsqu’il me semble apercevoir au loin un remous en surface. Je m’approche discrètement et en effet je vois bien un tarpon « rouler ». Çà a l’air joli (pour moi « joli » veut dire d’une taille supérieure à 1m20) ! C’est l’occasion de prendre ma canne à mouche prête à pêcher dans le bac arrière de mon kayak.
Je règle le frein de mon moulinet, sors la soie, continu de scruter la surface de l’eau et entame les premiers lancers. J’ai mis une mouche de ma création qui m’a déjà permis de prendre plusieurs gros « rois d’argent ». Prospecter à la mouche nécessite forcément, à cause de la distance plus courte de lancer, d’approcher au plus prêt la cible afin de proposer à celle-ci notre mouche. Néanmoins, le kayak est sans aucun doute l’embarcation idéale pour rester discret.
Je sais que les tarpons sont des poissons qui ne restent que très rarement statiques. Ma stratégie est donc de comprendre le périmètre qu’ils couvrent durant cette ronde. Mais si ils détectent notre présence, ils peuvent juste « s’évanouir », signifiant que ceux-ci ont tout simplement quitté les lieux en quelques secondes ! Je prends soin de prendre des points de repère visuels et à force de les voir rouler, je crois avoir bien noté leur circuit. J’estime être au bon endroit pour espérer en piquer un.
Malgré un début de session de mauvais augure, me voilà à pêcher maintenant en y croyant dur comme fer ! Cette fois-ci, je sens que c’est la bonne, je « pêche l’eau » sans voir de poisson se manifester. Au moment où ma mouche arrive à proximité de mon kayak, je vois un tarpon rouler à 15 mètres devant moi, ô put… ! Nouveau posé, ma mouche atterrit 5 mètres devant lui, je strip et BOOM, grosse touche, sanctionnée tout de suite d’un ferrage puissant !!! En voiture, c’est parti pour le festival ! Le poisson à peine piqué saute comme un fou tel un cheval que l’on débourre ! Je vois tout de suite qu’il doit frôler le mètre 50 ! Je suis parti pour un long combat ! Je gère comme il faut, mon kayak fait flotteur et en laissant le poisson juste me tracter, me permet de le fatiguer sans consommer trop d’énergie (enfin tout est relatif/lol) ! Prêt d’une heure s’est écoulée et finalement, sur un énième saut… ce tarpon se décroche, comme ça, sans raison apparente. Aaaaaaaaahhhh naaaaaan ! Dégoûté…
Bon là, dans ma tête, comment dire… c’est « moyen » ?! Par le passé, il m’était arrivé une fois de perdre un poisson encore plus gros qui avait cassé ma soie en partant dans les racines de palétuviers remplient de coquillages au bout de 30 minutes de combat. Mais là, au bout d’une heure, sans savoir bien pourquoi… « t’as un peu les boules » !
Pourtant je voyais le fond, du sable presque partout à part peut-être ce petit herbier couverts de petits coquillages coupants sur lequel il a dû se frotter ! Çà se joue à pas grand chose avec ces poissons à la mâchoire osseuse dure comme du verre et ultra combatifs !
Allez, on ne se laisse pas abattre ! Je mange un morceau, boit un grand coup d’eau fraîche (trop tôt pour le ti-punch/lol !) et on y retourne en espérant pouvoir revoir le reste du school de tarpon ?!
A ce moment précis, j’y crois toujours mais j’espère quand même toucher un poisson un peu plus, comment dire… « petit » lol !
Le combat m’a fait dériver d’une centaine de mètres. Je me replace, sans pêcher dans un premier temps et j’observe. Le « barouf » qu’il a fait pendant le combat a peut-être déplacé le groupe entier de tarpons ? Tout à coup, 2 tarpons qui roulent, là. Je pagaie un peu et me place un peu en amont. Je lance, je strip et… BOOOM, énorme touche. Y’a intérêt de bien tenir sa canne, je vous le dis !!! Il me fait le même début de combat que le précédent ! Comme tous ses congénères ce tarpon saute en début de combat, mais en ayant touché plusieurs de ces gros spécimen, peut-être à cause de leur masse, je sais qu’ils ne sont pas forcément ceux qui font les combats les plus « aériens ». Et mer.., il est encore plus gros ! Et celui-là comme pour me donner tort, n’arrête pas de sauter ! Un combat intense est engagé ! Au bout de 30 minutes, il arrive encore à sauter. Je suis tombé sur un « champion olympique du saut en hauteur » !!! Ce n’est pas gagné d’avance !
Il m’emmène de droite à gauche, fait le tour du kayak et comprend que là où il y a le moins de pression, c’est sous l’embarcation et y reste « à bouder » pour de longues minutes. Finalement repart alors que j’ai pu croire que le combat se terminait, bref… il est infatigable ! Je me demande même, en apercevant furtivement ma mouche s’il n’est pas piqué par le dessus de la tête ? Cela pourrait expliquer sa défense hors du commun…
Les combats s’éternisent souvent avec ces gros tarpons, spécialement à la mouche ou au leurre munis uniquement d’hameçons simples lorsque ceux-ci ne blessent pas gravement les poissons, et c’est le mental du poisson contre celui du pêcheur !
Bon après tout, celui-là, il ne sait pas qu’il a un ancien judoka de près d’1m90 confirmé à l’autre bout du fil/lol ?!
Au bout d’un combat acharné de plus de 2 heures, je commence à voir chez lui des signes de fatigue. J’aperçois sur la côte un tout petit espace sur lequel je vais avoir pied et où je pourrais descendre de mon kayak. Lui rendre la liberté dans de bonnes conditions implique, même pour une photo « souvenir », de le sortir de l’eau pas plus que quelques secondes !
Après ces étapes, cruciales pour l’avenir de ce poisson, je m’empresse de nager avec lui pour le ré-oxygéner. Eh oui, il en faut de l’énergie en réserve pour permettre à ces poissons extraordinaires de continuer leur vie après une telle dépense d’énergie !
Il finit par repartir en roulant comme à leur habitude, signe d’une bonne ré-oxygénation.
Bingo ! Un « megalops atlanticus » de Guadeloupe de plus de 50 kilos s’ajoute à mon compteur ! Et au fait, il était bien piqué par la gueule ! C’était juste un poisson survitaminé /lol !
J’espère un jour pouvoir vous faire vivre ces mêmes émotions, fortes, ici en Guadeloupe.
Et pour ceux qui appréhenderaient de vivre un tel combat, ne vous inquiétez pas, il y a plus petit lol !
Ce tarpon a été pris en kayak et à la mouche. Mon précédent record depuis ce type d’embarcation et à la mouche datait de 2018 et mesurait 1m52. L’an dernier, je faisais prendre à un pêcheur que j’accompagnais un poisson d’1m68, du bord et au leurre et j’établissais de la même façon mon record personnel « tarpon » toutes techniques et approches confondues à 1 mètre 70 (prêt de 60 kilos) ! Mais ne dit-on pas que « les records sont faits pour être battus » ? Cela nous laisse de beaux rêves à réaliser…
Merci de m’avoir lu.
Et comme on dit ici… A dan on dot soley (A bientôt) !
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